Récemment, nous entendons souvent parler d’économie verte et d’économie bleue. Qu’est-ce que l’économie verte et bleue ?
Ces deux modèles économiques visent à créer une économie durable, à neutraliser l’impact environnemental des différents secteurs de production et à créer de nouveaux emplois.
L’économie verte vise à améliorer le bien-être humain, à protéger l’environnement naturel et les écosystèmes, à réduire les risques environnementaux et la rareté des ressources naturelles, à promouvoir l’équité sociale.
Les stratégies adoptées selon ce modèle sont principalement appliquées dans le secteur des énergies renouvelables, des transports, de l’agriculture et de la sylviculture.
Le modèle de l’Economie Bleue s’inspire de la nature qui maintient un équilibre dynamique entre les ressources et les besoins, dans lequel le déchets d’un processus devient la matière première d’un autre procédé.
Sur cette base, l’économie bleue vise une exploitation durable des océans, des mers, la valorisation des ressources marines disponibles, la réutilisation et le recyclage des chutes et des déchets, la promotion de la croissance, de l’emploi et de l’innovation.
Les secteurs concernés sont la pêche et l’aquaculture, les ressources minérales, les ressources marines et côtières, le secteur des biotechnologies marines, les énergies renouvelables et le tourisme, qui fournissent des millions d’emplois et de nouveaux métiers.
L’objectif est de réduire les polluants et les émissions de carbone, d’atténuer le changement climatique global. Ce serait possible grâce à une énergie 100% renouvelable. Pour produire tous les composants et appareils nécessaires à la production et à l’utilisation de ces énergies, de grandes quantités de cuivre, de cobalt, de manganèse, de tellure et de zinc sont nécessaires.
Ces métaux sont en demande croissante, l’extraction de fonds marins représente une solution de plus en plus attrayante. L’intérêt se déplace actuellement vers quatre types de gisements minéraux: les nodules polymétalliques, les sulfures polymétalliques, les croûtes riches en cobalt et en phosphorite.
Au cours de ces années nombreuses campagnes océanographiques ont été menées pour mesurer les teneurs en métaux, identifier les gisements et évaluer le potentiel des ressources minérales au fond de l’océan.
Depuis quelques années, l’industrie minière commence ses activités d’extraction minérale au fond de la mer en eaux peu profondes. L’extraction et la collecte des minéraux sont réalisées à travers des technologies sous-marins spécifiques. Ces véhicules sont reliés physiquement à la surface (au navire) via un câble ombilical, qui permet la communication avec le pilote de surface et fournit de l’énergie électrique au véhicule. Ils sont téléopérés et contrôlés à distance, le pilote en surface envoie les ordres à effectuer en fonction du retour d’informations des capteurs dont est équipé le véhicule. ces systèmes sont équipés de pompes de dragage à haute puissance réalisée pour l’exploitation du fond de l’océan. Les roches, les coquillages, le sable et les minerais métalliques seront tous transportés à la surface par des dragues à haute puissance et des pompes. Ce système sous-marin à la pointe de la technologie est utilisé pour les tâches de dragage et d’extraction.
Les phases d’exploitation minière dans les grandes profondeurs océaniques sont:
- Exploration – est réalisée à l’aide de méthodes acoustiques (bathymétrie, réflectivité sonar), caméras vidéo, méthodes d’échantillonnage et instruments (dragues et manipulateurs pour la collecte d’organismes benthiques, tamis pour sédiments) installés sur des véhicules sous-marins et des foreuses. Au cours de ces opérations, les gisements minéraux sont identifiés et détectés, la nature, la forme, le degré et la taille sont approximativement déterminés.
- Évaluation – fournit une estimation des ressources et des réserves exploitables, pour une bonne information des propriétaires et des groupes ayant des droits de développement, y compris d’autres investisseurs. Cette phase nécessite une observation du fond marin pour obtenir des données haute ou très haute résolution via ROV, AUV, Towfish, Submersible. AUV (Autonomous Underwater Vehicles) aussi appelés UUV, sont drones ou véhicules inhabités totalement autonomes, utilisés pour des levés cartographiques. ROV (Remotely Operated Vehicle) sont des véhicules contrôlés à distance utilisés pour l’exploration et l’intervention sous-marine.
- Exploitation – est réalisé avec de gros véhicules excavateurs qui se déplacent à basse vitesse sur le fond marin et qui effectuent des tâches de fragmentation, de broyage, d’aspiration et de transport en surface, pour la collecte de matières minérales et de métaux en plusieurs emplacements situés à de grandes profondeur. Ils sont reliés à un navire d’exploitation minière par un système de transport hydraulique, utilisé pour la récupération du mineral à bord d’un navire.
- Prétraitement – en surface, une unité de prétraitement à bord du navire, séparera la partie solide du minéral de l’eau de mer. Par la suite, le minerai est transféré à terre pour un traitement ultérieur.
Les activités d’extraction sous-marine sont encore coûteuses, les gisements sont situés à des profondeurs variant de quelques centaines à plusieurs milliers de mètres, ils sont difficiles à explorer et à exploiter.
Pour réduire les coûts, les temps et améliorer l’efficacité des opérations d’extraction minière sous-marine, les entreprises ont investi dans la recherche pour augmenter l’efficacité des machines et des technologies, améliorer les capacités d’extraire des minerais à partir de gisements.
Les impacts des activités minérales sous-marines sur l’écosystème marin et sur la pêche et son industries, sont importantes. Le risque environnemental comprend le re-dépôt de sédiments, les particules métalliques en suspension, les vibrations et la lumière nécessaire aux appareils d’extraction.
xxFace à ces problèmes, un certain nombre d’entreprises mettent en œuvre des initiatives pour intégrer et améliorer leurs politiques et stratégies de planification et de gestion des opérations minières, d’une manière durable aux points de vue économique, social et environnemental, y compris l’Étude d’Impact sur l’Environnement (EIE) et le Systèmes de Gestion Environnementale (SGE).
En outre, seules les entreprises ayant des contrats d’exploration avec l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM ou ISA) qui a pour mission de gérer les ressources minérales dans les eaux, peuvent entreprendre et mener des activités d’exploration et d’utilisation des ressources minérales marines dans les eaux internationales (la Zone).
L’ISA ou AIFM (Autorité Internationale des Fonds Marins) est un organisme intergouvernemental indépendant dont le siège se trouve à Kingston, en Jamaïque, est composé de 168 membres, dont l’Union européenne.
L’AIFM a publié des règlements et des dispositions régissant l’exploration et la recherche de minéraux, afin de protéger l’environnement.
Paolo Mazzone
SubEng – HSE Adviser
Images
Couverture: Champ_de_nodules_dans_le_Pacifique_équatorial_nord – By Philweb – https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Philweb
Article: Minerals_sediments – By UCSB, Univ. S. Carolina, NOAA, WHOI – http://www.photolib.noaa.gov/htmls/expl1242.htm